L’addiction au sexe est une maladie empêchant celui qui en souffre de contrôler son comportement sexuel. Pour un patient présentant de graves problèmes, il peut être parfaitement normal d’avoir quotidiennement une aventure extra conjugale insatisfaisante.
La dépendance sexuelle, l’hypersexualité et le comportement sexuel compulsif sont d’autres termes pour désigner l’addiction sexuelle. On appelle aussi ce trouble nymphomanie chez les femmes et satyriasis chez les hommes.
Même si l’addiction au sexe partage certaines caractéristiques avec l’addiction aux substances, la personne est addicte à une activité, et non à une substance.
Quelques informations sur l’addiction au sexe
- L’addiction au sexe empêche ceux qui en souffrent de contrôler leur comportement sexuel. La raison à cela n’est pas claire.
- Cela peut avoir de graves conséquences sur la vie d’une personne souffrant de cette pathologie. Néanmoins les organismes majeurs tels que l’OMS et l’Association Américaine de Psychologie, n’ont pas encore défini ce trouble comme étant une maladie diagnosticable.
- Parmi les comportements typiques on retrouve la masturbation compulsive, l’utilisation persistante de pornographie, l’exhibitionnisme, le voyeurisme et l’incapacité à résister aux pulsions sexuelles.
Une personne souffrant d’addiction sexuelle est obsédée par le sexe ou fait preuve d’un appétit sexuel anormalement intense.
L’activité sexuelle occupe ses pensées, jusqu’au point où cela entraine des conséquences négatives sur les autres activités et échanges.
Si ces pulsions deviennent incontrôlables, la personne peut rencontrer des difficultés à évoluer lors de situations sociales.
L’addiction au sexe n’est pas complètement reconnue comme étant une maladie, bien qu’elle puisse avoir des conséquences négatives sur la vie de famille et sociale de la personne addicte.
Les personnes ont différents niveaux d’appétit sexuel ou de libido, ce qui complique le diagnostic d’une addiction au sexe.
Une personne peut penser que son partenaire est addict au sexe simplement parce que celui-ci a un plus grand appétit sexuel.
Plus de recherches sont nécessaires pour déterminer si l’addiction au sexe existe ou non en tant que trouble.
Symptômes
Les activités associées à l’addiction sexuelles peuvent inclure :
- De multiples partenaires sexuels et des aventures d’un soir.
- L’utilisation persistante de pornographie.
- Des pratiques à risque.
- Le cybersexe.
- La prostitution.
- L’exhibitionnisme.
- Le voyeurisme.
Les comportements et attitudes peuvent inclure :
- Incapacité de contenir les pulsions sexuelles et de respecter les limites des autres lors de l’acte.
- Détachement. Ainsi l’activité sexuelle ne satisfait pas émotionnellement l’individu.
- Obsession d’attirer les autres, d’être amoureux et de commencer de nouvelles histoires amoureuses, ce qui conduit souvent à une série de relations.
- Sentiment de culpabilité et de honte.
- Le fait d’être conscient de ces pulsions incontrôlables, en dépit de leurs conséquences financières, médicales ou sociales.
- Rapports sexuels plus longs que prévu, et en plus grande quantité.
- Plusieurs tentatives visant à réduire ou contrôler le comportement.
- Temps et énergie excessifs visant à avoir des relations sexuelles, ou récupérer après une activité sexuelle.
- Renoncer à des activités sociales, professionnelles ou récréatives en raison d’une addiction sexuelle.
- Sentiment de haine lié au sexe, où un individu angoisse, est stressé, inquiet et possiblement violent s’il ne peut pas assouvir cette addiction.
Causes
Les causes de l’addiction ne sont toujours pas claires.
L’addiction prend racine dans le centre du plaisir cérébral. Elle peut survenir quand certaines parties du cerveau confondent les réponses du plaisir avec des mécanismes de survie.
Le mésencéphale est la région du cerveau qui gouverne le système de récompense du corps ainsi que les instincts de survie. L’activité sexuelle crée une vague de dopamine (neurotransmetteur qui te fait te sentir bien) dans le cerveau, ce qui augmente la sensation de plaisir.
Le mésencéphale assimile ce sentiment de plaisir comme étant fondamental pour la survie.
Diagnostic
Les symptômes de l’addiction au sexe peuvent ressembler à ceux d’autres addictions, mais les critères de diagnostic sont toujours discutés.
Pour cette raison, il existe différents ensembles de critères pour diagnostiquer la pathologie.
Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5ème édition (DSM-V), l’hypersexualité n’est pas un diagnostic formel, et cela en raison du manque de recul quant à son existence en tant que maladie.
Néanmoins, la Classification Internationale des Maladies, dixième révision (CIE-10) propose une catégorie dans laquelle l’hypersexualité peut être intégrer : « F52.8 : autre dysfonctionnement sexuel non dû à une substance ou à une condition physiologique connue. »
Le désir sexuel excessif, la nymphomanie et le satyriasis font partie de cette catégorie.
L’Institut Semel de Neurologie et de Comportement Humain, UCLA, suggère dans une de ses études réalisée en 2012 que pour qu’une addiction soit qualifiée de trouble de la santé mentale, une personne doit :
« Avoir des fantasmes, des comportements et des pulsions sexuelles répétés qui durent plus de 6 mois et ne sont pas causés par des facteurs tels que les médicaments, un autre trouble médical, l’abus de substance ou des épisodes maniaques liés au trouble bipolaire. »
Addiction au sexe ou appétit sexuel élevé ?
La communauté scientifique a pour défi de distinguer l’addiction sexuelle d’un appétit sexuel élevé.
Deux caractéristiques clefs peuvent aider les professionnels de la santé à y parvenir :
- Échec constant dans le contrôle du comportement
- Persistance dans ce comportement malgré les préjudices qui en découlent
Un médecin psychiatre qualifié pourra faire la distinction entre une libido élevée et un patron de dépendance sexuelle qui requière une attention médicale.
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